Le temps qu’il fait à Bruxelles Le temps de Bruxelles :
Dominique Meeùs
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Mots-clefs : ❦ nécessité de la répartition du travail social en proportions déterminées ❦ loi du développement harmonieux ❦ loi de la valeur ❦ loi naturelle de la société
p. 552¾Daß jede Nation verrecken würde, die, ich will nicht sagen für ein Jahr, sondern für ein paar Wochen die Arbeit einstellte, weiß jedes Kind. Ebenso weiß es, daß die den verschiednen Bedürfnismassen entsprechenden Massen von Produkten verschiedne und quantitativ bestimmte Massen der gesellschaftlichen Gesamtarbeit erheischen. Daß diese Notwendigkeit der Verteilung der gesellschaftlichen Arbeit in bestimmten Proportionen durchaus nicht durch die p. 553bestimmte Form der gesellschaftlichen Produktion aufgehoben, sondern nur ihre Erscheinungsweise ändern kann, ist seif-evident [selbstverständlich]. Naturgesetze können überhaupt nicht aufgehoben werden. Was sich in historisch verschiednen Zuständen ändern kann, ist nur die Form, worin jene Gesetze sich durchsetzen. Und die Form, worin sich diese proportioneile Verteilung der Arbeit durchsetzt in einem Gesellschaftszustand, worin der Zusammenhang der gesellschaftlichen Arbeit sich als Privataustausch der individuellen Arbeitsprodukte geltend macht, ist eben der Tauschwert dieser Produkte.
Die Wissenschaft besteht eben darin, zu entwickeln, wie das Wertgesetz sich durchsetzt. Wollte man also von vornherein alle dem Gesetz scheinbar widersprechenden Phänomene „erklären", so müßte man die Wissenschaft vor der Wissenschaft liefern. Es ist grade der Fehler Ricardos, daß er in seinem ersten Kapitel über den Wert 16251 alle möglichen Kategorien, die erst entwickelt werden sollen, als gegeben voraussetzt, um ihr Adäquatsein mit dem Wertgesetz nachzuweisen.
Allerdings beweist andrerseits, wie Sie richtig unterstellt haben, die Geschichte der Theorie, daß die Auffassung des Wertverhältnisses stets dieselbe war, klarer oder unklarer, mit Illusionen verbrämter oder wissenschaftlich bestimmter. Da der Denkprozeß selbst aus den Verhältnissen herauswächst, selbst ein Naturprozeß ist, so kann das wirklich begreifende Denken immer nur dasselbe sein, und nur graduell, nach der Reife der Entwicklung, also auch des Organs, womit gedacht wird, sich unterscheiden. Alles andre ist Faselei.
Der Vulgärökonom hat nicht die geringste Ahnung davon, daß die wirklichen, täglichen Austauschverhältnisse und die Wertgrößen nicht unmittelbar identisch sein können. Der Witz der bürgerlichen Gesellschaft besteht ja eben darin, daß a priori keine bewußte gesellschaftliche Reglung der Produktion stattfindet. Das Vernünftige und Naturnotwendige setzt sich nur als blind wirkender Durchschnitt durch. Und dann glaubt der Vulgäre eine große Entdeckung zu machen, wenn er der Enthüllung des inneren Zusammenhangs gegenüber drauf pocht, daß die Sachen in der Erscheinung anders aussehn. In der Tat, er pocht drauf, daß er an dem Schein festhält und ihn als Letztes nimmt. Wozu dann überhaupt eine Wissenschaft ?
Aber die Sache hat hier noch einen andren Hintergrund. Mit der Einsicht in den Zusammenhang stürzt, vor dem praktischen Zusammensturz, aller theoretische Glauben in die permanente Notwendigkeit der bestehenden p. 554Zustände. Es ist also hier absolutes Interesse der herrschenden Klassen, die gedankenlose Konfusion zu verewigen. Und wozu anders werden die sykophantischen Schwätzer bezahlt, die keinen andern wissenschaftlichen Trumpf auszuspielen wissen, als daß man in der politischen Ökonomie überhaupt nicht denken darf !
p. 103N’importe quel enfant sait que toute nation crèverait qui cesserait le travail, je ne veux pas dire pour un an, mais ne fût-ce que pour quelques semaines. De même, un enfant sait que les masses de produits correspondant aux diverses masses de besoins exigent des masses différentes et quantitativement déterminées de la totalité du travail social. Il est self-evident [il va de soi] que la forme déterminée de la production sociale ne supprime nullement cette nécessité de la répartition du travail social en proportions déterminées : c’est la façon dont elle se manifeste qui peut seule être modifiée. Des lois naturelles ne peuvent pas être supprimées absolument. Ce qui peut être transformé, dans des situations historiques différentes, c’est uniquement la forme sous laquelle ces lois s’appliquent. Et la forme sous laquelle cette répartition proportionnelle du travail se réalise, dans un état social où la connexité du travail social se manifeste sous la forme d’un échange privé des produits individuels du travail, c’est précisément la valeur d’échange de ces produits.
Le rôle de la science c’est précisément d’expliquer comment agit cette loi de la valeur. Si l’on voulait donc commencer par « expliquer » tous les phénomènes qui en apparence contredisent la loi, il faudrait pouvoir fournir la science avant la science. C’est justement l’erreur de Ricardo qui, dans son premier chapitre sur la valeur, suppose données toutes les catégories possibles, pour démontrer leur conformité à la loi de la valeur, alors qu’il faut commencer par expliquer ces catégories.
Il est vrai que l’histoire de la théorie prouve d’autre part, comme vous l’avez supposé avec raison, que la conception du rapport de valeur a toujours été la même, plus ou moins claire, tantôt entachée d’illusions, tantôt mieux définie scientifiquement. Comme le processus de la pensée émane lui-même des conditions de vie, et est, lui-même, un processus de la nature, la pensée, en tant qu’elle appréhende réellement les choses, ne peut qu’être toujours identique, et elle ne peut se différencier que graduellement, en fonction de la maturité atteinte par l’évolution, et donc aussi de la maturité de l’organe qui sert à penser. Tout le reste n’est que radotage.
L’économiste vulgaire ne soupçonne même pas que les rapports réels de l’échange quotidien et les grandeurs des valeurs ne peuvent être immédiatement identiques. L’astuce de la société bourgeoise consiste justement en ceci qu’a priori il n’y a pas pour la production de réglementation sociale consciente. Ce que la raison exige, et ce que la nature rend nécessaire, ne se réalise que sous la forme d’une moyenne s’imposant aveuglément. Et alors l’économiste vulgaire croit faire une grande découverte lorsque, se trouvant devant la révélation de la structure interne des choses, il se targue avec insistance que ces choses, telles qu’elles apparaissent, ont un tout autre aspect. En fait, il se targue de son attachement à l’apparence qu’il considère comme la vérité dernière. Alors, à quoi bon encore une science ?
Mais il y a dans cette affaire un second arrière-plan. Une fois qu’on a vu clair dans ces rapports internes, toute croyance théorique à la nécessité permanente de l’état de choses actuel s’effondre, avant que l’effondrement n’ait lieu dans la pratique. Les classes dominantes ont donc dans ce cas un intérêt absolu à perpétuer cette confusion et ce vide de pensée. Et sinon pourquoi donc paierait-on ces sycophantes bavards qui n’ont d’autre argument scientifique à faire valoir que d’affirmer qu’en économie politique il est absolument interdit de réfléchir ?
Every child knows a nation which ceased to work, I will not say for a year, but even for a few weeks, would perish. Every child knows, too, that the masses of products corresponding to the different needs required different and quantitatively determined masses of the total labor of society. That this necessity of the distribution of social labor in definite proportions cannot possibly be done away with by a particular form of social production but can only change the mode of its appearance, is self-evident. No natural laws can be done away with. What can change in historically different circumstances is only the form in which these laws assert themselves. And the form in which this proportional distribution of labor asserts itself, in the state of society where the interconnection of social labor is manifested in the private exchange of the individual products of labor, is precisely the exchange value of these products.
Science consists precisely in demonstrating how the law of value asserts itself. So that if one wanted at the very beginning to “explain” all the phenomenon which seemingly contradict that law, one would have to present science before science. It is precisely Ricardo’s mistake that in his first chapter on value [On the Principles of Political Economy, and Taxation, page 479] he takes as given all possible and still to be developed categories in order to prove their conformity with the law of value.
On the other hand, as you correctly assumed, the history of the theory certainly shows that the concept of the value relation has always been the same — more or less clear, hedged more or less with illusions or scientifically more or less definite. Since the thought process itself grows out of conditions, is itself a natural process, thinking that really comprehends must always be the same, and can vary only gradually, according to maturity of development, including the development of the organ by which the thinking is done. Everything else is drivel.
The vulgar economist has not the faintest idea that the actual everyday exchange relations can not be directly identical with the magnitudes of value. The essence of bourgeois society consists precisely in this, that a priori there is no conscious social regulation of production. The rational and naturally necessary asserts itself only as a blindly working average. And then the vulgar economist thinks he has made a great discovery when, as against the revelation of the inner interconnection, he proudly claims that in appearance things look different. In fact, he boasts that he holds fast to appearance, and takes it for the ultimate. Why, then, have any science at all ?
But the matter has also another background. Once the interconnection is grasped, all theoretical belief in the permanent necessity of existing conditions collapses before their collapse in practice. Here, therefore, it is absolutely in the interest of the ruling classes to perpetuate a senseless confusion. And for what other purpose are the sycophantic babblers paid, who have no other scientific trump to play save that in political economy one should not think at all ?
Il me semble que « cette nécessité de la répartition du travail bsocial en proportions déterminées » dans tous les modes de production correspond étroitement à ce que le Manuel d’économie politique appelle loi du développement harmonieux. Pour Marx comme pour les auteurs du Manuel, cette loi s’impose à toute société. Dans une société marchande, cette harmonie est imposée, cahin-caha, par la loi de la valeur.
Cette lettre est par ailleurs très importante sur les lois naturelles qui s’imposent à la société, sur la science, sur les limites de l’économie classique, sur l’idéologie de la classe dominante. D’un côté la science (ou l’idéologie) bourgeoise s’en tient à l’apparence (systématisation de l’apparence ; ériger l’apparence en système); elle est donc victime de ses limites ; son discours est crédible parce qu’il est dans une certaine mesure véridique : une vérité de surface. D’un autre côté c’est un mensonge, au moins un mensonge par omission si les économistes sont payés pour ne pas penser.